Quand on parle de « jobs alimentaires », on pense souvent à ces emplois pris par nécessité, pour subvenir à ses besoins, sans réelle passion pour l’activité exercée. Pourtant, ces expériences, bien qu’éprouvantes, peuvent être des étapes formatrices, révélatrices, et même, parfois, des tremplins vers des projets plus ambitieux.
Dans cet article, je souhaite partager mon parcours à travers ces jobs que j’ai enchaînés, non par choix, mais par nécessité, et comment, avec du recul, ils ont malgré tout nourri mes ambitions et façonné mon projet professionnel.
Travailler avant même d’obtenir son premier diplôme
Avant d’obtenir mon premier BAC à 22 ans, j’ai commencé à travailler. Pas par envie, mais parce que je n’avais pas d’autre choix. Ne pouvant prétendre à aucun prêt étudiant ni compter sur un soutien financier familial, j’ai dû me débrouiller seule pour financer mes études.
J’ai occupé des postes variés et précaires :
- Agente d’entretien dans une mairie, mon tout premier emploi.
- Serveuse, femme de chambre, employée en fast-food, souvent avec des horaires décalés et des conditions difficiles.
- Animatrice et conseillère mutualiste, des emplois qui m’ont permis de développer mes compétences en relation client.
- Secrétaire et conjointe collaboratrice, des rôles administratifs qui m’ont donné un aperçu du monde entrepreneurial.
Ces expériences, bien que pénibles, m’ont appris à être autonome, adaptable et résiliente.
Quand travailler devient un frein aux études
Si ces emplois m’ont permis de survivre et de financer mon parcours, ils ont aussi représenté un énorme sacrifice sur le plan scolaire.
En première année de droit, je jonglais entre mon travail et mes cours. Je réussissais, mais à quel prix ? Fatigue, manque de temps pour réviser, absence de vie sociale… Cette pression permanente a fini par peser sur mes résultats académiques.
À force d’obstacles, j’ai compris que pour poursuivre mes ambitions sans me briser, il me fallait trouver un modèle plus durable.
L’entrepreneuriat comme alternative
Alors que je refaisais ma deuxième année de licence, l’idée m’est venue de créer mon entreprise. Pourquoi continuer à subir des emplois qui ne me correspondaient pas, alors que je pouvais mettre en place un projet qui ait du sens pour moi ?
J’ai demandé et obtenu le statut d’étudiante-entrepreneure, puis suivi une formation au Pôle Entrepreneuriat Étudiant de Lorraine. C’était le début d’un long apprentissage, mais aussi d’une nouvelle dynamique : travailler pour mes propres projets, plutôt que pour ceux des autres.
Mais ce chemin n’a pas été linéaire. Pour financer mes formations en mode, j’ai dû retourner dans le salariat, travaillant même en CDI dans la restauration rapide dans l’espoir d’obtenir un congé individuel de formation. Une stratégie qui m’a beaucoup appris sur le droit social en France.
De l’instabilité à la reconnaissance : une transition progressive
Après des années à me battre pour mes études et mes projets, les efforts ont fini par payer.
Grâce à mon engagement dans l’éducation artistique et culturelle, j’ai pu obtenir deux bourses Talents entre 2023 et aujourd’hui. Ces aides financières ont marqué un tournant : elles m’ont permis de me concentrer sur mon avenir sans avoir à multiplier les petits boulots.
Aujourd’hui, mon parcours atypique m’amène à :
- Transmettre mon expérience en tant qu’enseignante de français et d’éducation artistique.
- Préparer mon départ en Allemagne, un rêve d’enfance qui se concrétise enfin.
- Continuer à défendre une mode éthique et engagée, en phase avec mes valeurs.
Ce que je retiens des jobs alimentaires
Si je devais tirer une leçon de toutes ces expériences, ce serait celle-ci : les jobs alimentaires ne sont pas une fatalité, mais ils ne doivent pas devenir une prison.
- Ils m’ont appris la résilience, la capacité à persévérer malgré les obstacles.
- Ils m’ont donné des compétences transversales, utiles aujourd’hui dans mon parcours.
- Ils m’ont montré que je valais mieux, que je pouvais construire mon propre chemin.
Mon parcours est la preuve qu’on peut partir de très bas, enchaîner les emplois précaires, et malgré tout, réussir à tracer sa propre voie.
De la survie à l’épanouissement
Aujourd’hui, je ne considère plus le travail comme un simple moyen de survivre. J’ai trouvé des projets qui me motivent, une reconnaissance pour mon engagement, et une voie qui me permet d’allier passion et indépendance. Et vous, avez-vous vécu des périodes où les jobs alimentaires étaient votre seule option ? Comment avez-vous transformé ces expériences en forces ? N’hésitez pas à partager vos réflexions en commentaire, j’aimerais beaucoup échanger avec vous !