Il y a des films qu’on oublie sitôt sortis de la salle, et puis il y a ceux qui laissent un frisson durable, une trace silencieuse mais profonde.
J’ai vu Au pays de nos frères au MK2 Beaubourg, un film aussi pudique que bouleversant, film qui fait partie de ceux-là et qui raconte l’exil et la dignité sans les nommer. Pour en découvrir plus sur cette œuvre sensible, je vous invite à lire cet article publié par IranCinePanorama.
Il s’agit d’un film qui dit l’absence, la séparation, la résilience des hommes qui marchent, traversent, fuient, espèrent — même quand tout semble figé.
Depuis que je partage mon quotidien avec un jeune homme afghan, ce genre d’histoire résonne en moi autrement. J’observe la force qu’il déploie pour se construire une nouvelle vie, loin des siens, loin de son pays. Nos cultures sont différentes, mais j’ai appris que certains silences se ressemblent, partout dans le monde.
Récemment, j’ai pris quelques jours dans les Yvelines, pour souffler un peu, pendant que mes enfants étaient chez leur grand-mère.
Comme souvent, je cherche à joindre l’utile à l’agréable — et c’est à la bibliothèque universitaire de Nanterre que je me suis installée pour réviser.
Cette université me parle, par son histoire et son énergie : un lieu de savoir, de réflexion, qui garde encore l’empreinte de celles et ceux qui, un jour, ont osé faire bouger les lignes. Une adresse qui me trotte déjà en tête pour une future VAE, après mon projet d’études à Berlin.
Au fil de ces trajets et de ces réflexions, une idée s’ancre plus fort en moi : celle de la transmission.
Je suis sensible, en toute discrétion, aux luttes des femmes iraniennes.
À ces mots qui vibrent sans bruit, de loin :
« Femmes, Vie, Liberté. »
Je n’en parle que peu, par pudeur et par respect pour celles qui risquent tout, et parce que je rêve d’emmener un jour mes enfants en Iran, leur faire découvrir cette part de moi, ce bout de racines qu’ils portent eux aussi.
Aujourd’hui, je construis une vie où les chemins se croisent : le mien, celui de mes enfants, celui d’un homme qui apprend, qui avance et qui leur offre, sans bruit, une image d’équilibre et de tendresse. Nous avançons, chacun à notre rythme. Et parfois, je me dis que l’essentiel se tisse justement là : dans ces gestes simples, ces instants suspendus, et dans la certitude silencieuse que nous sommes peut-être déjà en train de réussir.