Être parent, c’est souvent avancer en équilibre, entre ses responsabilités, ses convictions et ses rêves. La semaine qui vient de s’écouler m’a encore rappelé que, malgré les imprévus et les détours de la vie, on peut choisir de continuer à marcher — avec ses enfants, avec ses projets, avec soi-même.
Depuis tout petits, j’ai pris soin d’emmener mes enfants sur les routes, en train, en bus, parfois sur de longs trajets, toujours dans l’idée de les ouvrir au monde. De leurs premiers voyages SNCF jusqu’à l’accès au service Junior & Cie à partir de leurs 4 ans, ces moments sont devenus de véritables étapes vers leur autonomie. Voyager, c’est apprendre l’organisation, la patience, la sociabilité, mais aussi oser sortir de sa zone de confort — c’est ce que j’essaie de leur transmettre, tout simplement.
Récemment, ils ont eu la chance de partir quelques jours à Biscarrosse, au bord de l’océan, avec mon père, ma belle-mère et les parents de celle-ci. Au-delà des vacances et de l’air marin, j’y ai vu une opportunité précieuse : celle de leur enseigner la cohésion familiale, même dans une famille recomposée. Car il n’est jamais trop tôt pour comprendre que les liens du cœur sont aussi essentiels que ceux du sang.
Cette escapade leur a permis de s’épanouir pendant que, de mon côté, je pouvais me consacrer sereinement à la préparation de mes partiels. Je suis très reconnaissante de ce soutien, discret mais essentiel, qui m’a été offert.
La vie, parfois, nous invite à tourner certaines pages. Une séparation récente vient marquer un changement dans mon quotidien. Mais cela ne m’empêche pas, bien au contraire, de continuer à avancer et à porter ce qui me tient à cœur.
Parmi ces engagements, il y a la mise en place du Cycle préparatoire au DAEU – Programme intensif pour réfugiés afghans. Un projet que je construis avec une conviction profonde, à travers l’association PaperMind que j’ai cofondée en 2017 et que je préside toujours aujourd’hui (https://papermind.fr/). Offrir une passerelle éducative à celles et ceux qui aspirent à reconstruire leur avenir, malgré les barrières linguistiques, culturelles ou administratives, c’est plus qu’un projet : c’est un acte d’espoir.
En écho à cette philosophie, une image m’a particulièrement touchée cette semaine : celle de Sydney Ingleberg, professeur universitaire, qui n’a pas hésité à prendre dans ses bras l’enfant en pleurs d’une de ses étudiantes pendant son cours, afin que celle-ci puisse rester et suivre la leçon.
« Une mère ne devrait pas avoir à choisir entre la maternité et l’éducation. Une mère éduquée élève une génération capable de hisser une nation vers l’avant. »
Ce geste simple, mais d’une grande tendresse, me rappelle combien chaque petit pas compte, pour soi, pour ses enfants, pour les autres — et que marcher malgré tout, c’est déjà préparer demain.