Il y a quelques jours, je suis allée seule écouter la Symphonie n°6 de Tchaïkovski à la Cité musicale de Metz.
Un moment suspendu, vibrant, qui m’a replongée dans mes souvenirs d’enfance et dans l’histoire discrète mais profonde de ma famille.
En écoutant les premières notes, j’ai immédiatement pensé au film « Tár », que j’avais vu il y a quelque temps.
Cette histoire d’une cheffe d’orchestre, habitée par la musique au point d’en faire le centre de sa vie, résonnait étrangement avec ce que je ressentais ce soir-là : ce besoin d’être connectée à quelque chose de plus grand, de plus profond que soi.
Dans ma famille, la musique est une langue maternelle silencieuse.
Mon grand-père paternel était violoncelliste à l’orchestre de Montmorency, et depuis toujours, la musique fait partie de notre univers, de notre manière de ressentir et de transmettre.
Petite, j’ai étudié le piano au conservatoire pendant plusieurs années. Un apprentissage exigeant, parfois difficile, mais qui a semé en moi une graine de sensibilité que je cultive encore aujourd’hui.
Depuis quelque temps, je ressens une nouvelle attirance pour le violoncelle, presque comme une main tendue à travers les générations, en souvenir de mon grand-père.
Je n’ai jamais cherché à faire de mes enfants des enfants prodiges.
Mais je veux leur transmettre cette passion, cette capacité d’émerveillement que la musique porte en elle.
Depuis bientôt trois ans, ils fréquentent l’Émari de Metz, où ils ont débuté avec les ateliers « bébé musique ».
Ils y apprennent non seulement à écouter, mais aussi à ressentir, à s’exprimer autrement que par les mots.
Je suis en train de lire « L’Hymne de bataille de la mère tigre », un livre qui questionne la place de l’exigence dans l’éducation. Mais pour ma part, ce n’est pas dans la performance que je cherche à guider mes enfants.
C’est dans le partage d’une passion libre, dans l’amour de la beauté, et dans l’élan silencieux que seule la musique peut offrir.
La musique est un héritage.
Un fil invisible qui relie les générations sans jamais les enfermer.
Et parfois, il suffit d’un concert, d’un souvenir ou d’un sourire pour sentir que cet héritage continue de vivre, de vibrer, de se transmettre, simplement, naturellement.