J’approche doucement de mes 35 ans.
Et ce que je ressens en ce moment n’est ni une cassure, ni une chute…
Mais plutôt un glissement. Une zone de turbulence intérieure. Un moment de flou entre celle que j’ai été et celle que je veux devenir.
On appelle cela, parfois, la crise de la quarantaine.
Dans mon cas, ce n’est pas un cap brutal, mais un lent effritement de mes anciennes priorités.
J’ai passé les dernières années à essayer de réparer un homme en crise.
À l’écouter, à comprendre ses blessures, à m’adapter.
Je me suis formée, outillée, pour mieux accompagner sa tempête intérieure.
J’ai tout donné pour ne pas qu’il se perde. Mais je m’étais oubliée en chemin.
Et aujourd’hui, je sens que c’est mon tour.
Pas pour m’effondrer, non.
Mais pour me recentrer. Pour affronter mes propres vertiges.
Pour me poser cette question toute simple :
Qui suis-je, quand je ne suis pas occupée à sauver les autres ?
J’ai toujours voulu être honnête. Dire la vérité, même quand ça blesse.
Être en phase avec moi-même, quitte à en payer le prix fort.
Et pourtant, cette honnêteté-là, je l’ai souvent tournée vers l’extérieur.
Aujourd’hui, je veux la retourner vers moi.
Je viens de revoir le documentaire Britney vs. Spears.
Et j’y ai vu autre chose qu’une star brisée :
J’y ai vu une femme dépossédée de sa voix, de sa légitimité, de son autonomie.
J’y ai vu une allégorie de ce que vivent tant de femmes lorsqu’elles veulent se reconstruire… sous le regard de tous.
Il y a quelque chose de profondément ironique dans le fait que Britney, symbole pop absolu, ait tenté de refaire sa vie avec un jeune homme d’origine iranienne.
Un croisement inattendu, mais parlant, pour moi qui suis d’ascendance iranienne et qui ressens parfois ce tiraillement entre cultures, entre rôles, entre projections.
Et puis, en parallèle, j’ai pensé à Kyan Khojandi, cet artiste iranien discret mais brillant, qui dans Bref. racontait, avec pudeur, le vide du quotidien et la difficulté d’être soi dans le regard des autres.
Ce vide-là, je le connais. Ce moment où l’on se demande si on est encore sur la bonne voie.
Ou si, comme dans Bref., il faut changer de narration.
Je ne cherche plus à prouver.
Je veux seulement me retrouver.
Et peut-être, enfin, faire de cette crise une transformation, et non une chute.
To be continued.