Depuis quelque temps, je prends plaisir à regarder la série Sex Education. Non seulement pour le sujet qu’elle aborde avec finesse et humour — la découverte de soi, des autres, des relations amoureuses et sexuelles — mais aussi parce que je la regarde en VOST anglais.
C’est ma façon de me remettre dans le bain, doucement mais sûrement, car dès la rentrée prochaine, mes cours se dérouleront en anglais, dans une école à Berlin. Une étape que je prépare avec détermination, même si je sais qu’elle demandera une vraie discipline linguistique.
Au-delà de la langue, Sex Education me touche aussi par la liberté qu’elle offre à ses personnages d’explorer qui ils sont, loin des injonctions, des carcans ou des non-dits. Une liberté qui, dans bien des familles, et dans bien des cultures, reste encore un combat.
Dans certaines familles, ce combat a un nom.
On l’appelle le mouton noir.
Cette personne que l’on critique, que l’on isole, parce qu’elle refuse de jouer le jeu des faux-semblants.
Celle qui dérange, non pas par provocation, mais par lucidité.
Le texte ci-dessous, signé David Lefrançois, m’a beaucoup marquée. Il résonne avec mon histoire, mes choix, et peut-être aussi avec la vôtre.
Dans les familles toxiques, il y a souvent une personne qui dérange, celle qu’on qualifie de « mouton noir ». Elle est celle qui ne joue pas le jeu des faux-semblants, qui refuse de suivre aveuglément les règles tacites d’un système dysfonctionnel.
On la critique, on l’exclut parfois, mais en réalité, elle est souvent celle qui voit la vérité que les autres préfèrent ignorer.
Le mouton noir n’est pas le problème ; il est le révélateur.
Il met en lumière les non-dits, pointe du doigt les incohérences et refuse de se conformer aux schémas destructeurs.
Son regard perçant fait peur, car il menace l’équilibre fragile d’un système basé sur le déni et les faux semblants.
Mais ce rôle, aussi difficile soit-il, est aussi une force. Le mouton noir est souvent le premier à briser les chaînes du conditionnement familial, à choisir sa propre voie, à refuser de perpétuer des cycles toxiques.
C’est un chemin solitaire, douloureux parfois, mais il mène vers une liberté précieuse : celle d’être soi, sans masque, sans compromis.
Si vous vous reconnaissez dans ce rôle, sachez que vous n’êtes pas seul. Votre lucidité est une richesse, votre capacité à voir au-delà des apparences est un cadeau.
Ce que l’on vous reproche aujourd’hui pourrait bien être ce qui vous sauve demain.
Alors, osez rester fidèle à votre vérité, même si cela signifie être différent.

Mais apprendre à être soi dans le monde d’aujourd’hui, c’est aussi naviguer dans une époque saturée d’écrans, d’injonctions numériques, et d’images qui déforment la réalité.
En parallèle de mes révisions pour mon partiel de Droits et libertés fondamentaux, je suis tombée sur un article percutant : Les nouvelles technologies en guerre contre nos enfants. Cette lecture a trouvé un écho particulier dans mon propre parcours de mère et de femme dans la société actuelle.
On parle souvent d’éducation sexuelle, de découverte de soi et des autres, mais rarement de la manière dont le monde numérique a pris la place des relations vraies, en particulier chez les plus jeunes.
Le fléau de la pornographie, notamment, a transformé l’intimité en consommation. L’amour est devenu un bien à utiliser, à consommer, plutôt qu’un lien à cultiver. Derrière l’écran, c’est souvent une vision biaisée et violente de l’amour qui se diffuse, loin de la tendresse, du respect, ou même de l’apprentissage de soi.
Ce que la société actuelle banalise, c’est cette confusion entre le plaisir immédiat et la profondeur d’une relation authentique. Cette marchandisation de l’amour efface peu à peu la notion d’engagement, de patience, et de vérité.
Apprendre à être soi, c’est aussi résister à cela. C’est prendre le temps d’explorer, d’aimer, d’échanger sans céder aux schémas destructeurs qu’on voudrait nous imposer. Que ce soit dans une langue étrangère, dans une famille, ou face à soi-même, c’est un chemin d’émancipation.