30 mai 2017.
Je rentrais d’un road trip de 6000 kilomètres à travers 5 pays.
J’étais pleine de fatigue, pleine d’élan. J’étais cette femme qui, après une année sabbatique à sa manière, avait osé s’écouter : stylisme, dessin, couture, vidéo, job alimentaire, rêves à bout de bras. J’avais frôlé le burnout, mais j’avais aussi touché une lucidité : j’étais en train de devenir la femme que j’avais rêvé d’être, et je voulais continuer.
Aujourd’hui, 30 mai 2025, je suis toujours en mouvement — mais différemment.
📚 J’ai troqué l’instinct de fuite contre un instinct de construction
Il y a 8 ans, j’arpentais les routes d’Europe, en quête de souffle, d’altitude, de recul.
Aujourd’hui, je sillonne les rues de Metz à vélo, avec mes enfants dans la remorque, et ce mouvement-là , aussi simple qu’il paraisse, est un acte de résistance douce.
J’ai appris qu’on pouvait élargir sa zone de confort sans la fracasser.
Qu’on pouvait faire des kilomètres, mais aussi créer de l’espace à l’intérieur de soi.
Que voyager, c’est bien. Mais bâtir, c’est puissant.
👩‍👧‍👦 J’ai donné la vie… et j’ai dû me recréer
Entre temps, je suis devenue maman. Maman solo. D’un coup.
Et mes rêves d’entrepreneuriat se sont entrelacés avec la logistique, la fatigue, la reconstruction.
Mais ils n’ont jamais disparu.
Je n’ai pas renoncé à la styliste que j’étais. Je l’ai transformée.
Je n’ai pas oublié l’associative que je suis. Je l’ai consolidée.
J’ai résisté au renoncement. J’ai résisté au cynisme.
✒️ J’ai troqué les carnets de croquis pour un blog — et ce blog pour un manifeste
Aujourd’hui, mon blog n’est pas un simple espace virtuel.
C’est le reflet de tout ce que j’ai traversé, compris, accepté, transcendé.
C’est l’héritage de ma grand-mère iranienne, le rêve d’indépendance de ma tante à Aachen, la voix de mon grand-père musicien, la main tendue de mes amies résistantes, la colère douce que je transmets à mes enfants sous forme de courage.
Et surtout :
C’est un laboratoire où je me redonne le droit d’être plusieurs à la fois :
styliste, maman, pédagogue, artiste, croyante libre, femme libre.
🎓 Je ne suis plus celle qui cherche une école. Je suis celle qui crée ses propres cadres
En 2017, j’annonçais fièrement avoir été acceptée dans une école de mode lyonnaise.
En 2025, je prépare un départ à Berlin. Je parle plusieurs langues, je bâtis une structure qui allie savoir, culture, textile, droit, pédagogie, et spiritualité.
Je ne cherche plus la reconnaissance : je crée l’espace qui la contient.
Et je fais tout cela à hauteur d’enfant, de vélo, de voix, de peau, de foi.
💬 Je continue d’apprendre à me choisir
Je n’ai pas renoncé à mes rêves de 2017.
J’ai simplement changé de matière première.
Aujourd’hui, je travaille avec le réel. Avec mes enfants. Avec mes traumatismes. Avec mes ressources.
Et s’il me fallait résumer ces 8 années d’évolution en une seule phrase, ce serait :
“Je ne cherche plus à devenir la meilleure version de moi-même.
Je cherche à être fidèle à la version que je construis chaque jour.”
Et toi, qui étais-tu le 30 mai 2017 ? Qui es-tu aujourd’hui ?
Et surtout…
Que vas-tu faire de tout ce que tu as compris entre temps ?