On parle souvent des allocations comme d’une aide “facile”. Pourtant, derrière chaque dossier, il y a des vies, des parcours accidentés, des gens qui font ce qu’ils peuvent pour rester debout.
Pour moi, les aides sociales ne sont pas une solution de confort.
Ce sont des outils de résilience, des filets de sécurité quand tout s’effondre, des leviers pour se reconstruire.
Mais ce système, je l’ai aussi vu de l’intérieur — avec ses forces et ses limites.
🧾 Déclarer, c’est faire preuve de responsabilité… mais aussi de courage
Depuis plusieurs années, j’ai appris à être rigoureuse avec mes démarches : déclarations trimestrielles, actualisations, justificatifs, formulaires…
Mais au-delà de la responsabilité, il faut parfois du courage pour affronter la lourdeur administrative.
Entre 2020 et 2024, j’ai subi une flopée de contrôles successifs.
On m’a demandé d’envoyer – et non simplement de montrer – mes relevés bancaires, ceux de mes enfants, mes contrats, mes quittances, mes notes de frais.
Tout.
Sur près de deux ans.
Ces demandes récurrentes m’ont profondément épuisée.
Non pas parce que je n’avais rien à cacher, mais parce que ce soupçon permanent finit par user.
Il faut du temps, de la patience et une bonne dose de calme pour prouver qu’on est de bonne foi, encore et encore.
Et pourtant, je l’ai fait — sans mensonge, sans rancune, mais avec dignité.
Et c’est ainsi que, petit à petit, j’ai fini par être reconnue comme une personne de confiance.
🎓 Le RSA comme tremplin, pas comme étiquette
Avant ma reprise d’études à 34 ans, j’ai obtenu une dérogation du Département pour pouvoir conserver le RSA en étant étudiante.
À l’époque, cela passait par un PPAE (Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi) signé avec Pôle emploi.
Depuis la loi du Plein emploi 2025, j’ai signé un Contrat d’Engagement avec France Travail.
Un dispositif plus personnalisé, qui reconnaît enfin les situations particulières — comme celle des parents isolés qui reprennent leurs études.
Grâce à ce soutien, j’ai pu reprendre ma formation, passer mes examens, et surtout intégrer le programme France Éducation International (FEI) en tant qu’assistante de langue à Berlin.
Une mission de 12 heures hebdomadaires, rémunérée 1000 € par mois, qui me permet aujourd’hui de sortir du RSA progressivement, en toute transparence.
🏛️ Un nouveau départ
Mon objectif n’a jamais changé : construire une vie stable et autonome.
Je prépare désormais les concours de la fonction publique — CRPE, IRA, ITRF — et mon expérience à l’étranger viendra enrichir mon dossier.
Chaque étape compte : rien n’a été facile, mais chaque démarche m’a appris à me relever un peu plus forte.
đź’ˇ En conclusion
Les aides sociales ne devraient pas ĂŞtre un stigmate.
Elles devraient être vues comme ce qu’elles sont : une passerelle entre une épreuve et une renaissance.
Oui, les contrôles m’ont épuisée.
Oui, j’ai dû me battre pour prouver ma sincérité.
Mais aujourd’hui, je préfère me rappeler que chaque pièce justificative envoyée était aussi une preuve de ma persévérance.
Car au fond, l’amour-propre, c’est ça :
rester droite, mĂŞme quand on vous demande de vous justifier mille fois.
Et avancer, malgré tout. 🌿
