Aller au cinéma seule est un plaisir que j’ai appris à savourer avec le temps. Depuis que je suis maman, ces moments en solo sont devenus des parenthèses précieuses, où je peux me plonger pleinement dans une histoire, sans distraction, sans interruption.
À l’occasion du Printemps du cinéma, j’ai choisi d’aller voir « À bicyclette », un film dont le synopsis m’intriguait. Je ne m’attendais pourtant pas à ce que cette histoire trouve un écho aussi fort en moi…
Un voyage à vélo, un dernier « je t’aime »
« À bicyclette » raconte le périple de Youri, un jeune homme parti de La Rochelle à vélo, avec pour destination finale Istanbul. Un voyage semé de rencontres, de réflexions, et qui se termine tragiquement.
Ce qui m’a particulièrement marquée, c’est le dernier « je t’aime » de Youri, adressé à une femme iranienne avant sa disparition. Ce détail, loin d’être anodin, m’a immédiatement ramenée à mes propres repères, à mon lien avec l’Iran, mais surtout à l’histoire de mon compagnon.
Un écho troublant avec l’histoire de mon compagnon
Youri a parcouru des milliers de kilomètres à vélo, porté par une quête personnelle. Mon compagnon, lui, a fui l’Afghanistan à pied, traversant Téhéran et Istanbul, avant d’arriver en France.
Ce parallèle entre deux trajets à l’issue si différente m’a profondément touchée. Là où l’un voyageait par choix, l’autre avançait par nécessité, poussé par l’espoir d’un avenir meilleur.
Dans l’obscurité de la salle de cinéma, je n’ai pu m’empêcher de penser aux récits que mon compagnon m’a confiés sur son périple, ses nuits passées à marcher, ses doutes et ses espoirs, et à la manière dont ce film résonnait avec sa propre histoire.
Pourquoi j’aime aller au cinéma seule… et rentrer à vélo !
Ce moment de cinéma a été un véritable face-à-face avec mes émotions. J’aime voir un film seule, car cela me permet de me laisser traverser par l’histoire sans filtre, sans avoir à partager instantanément mes impressions.
Mais cette fois, il y a eu une autre connexion inattendue avec le film : au lieu de sortir de la salle en reprenant un mode de transport quelconque, je suis repartie à vélo, comme tous les jours.
🚲 Le vélo fait partie de mon quotidien, un moyen de déplacement simple, fluide, qui me permet de me recentrer. Pédaler après la séance a prolongé mon immersion dans le film, m’a donné un temps pour réfléchir, digérer, et laisser résonner tout ce que je venais de voir.
L’histoire de Youri sur son vélo, le périple de mon compagnon, mes propres trajets… Tout cela formait un enchaînement naturel, une continuité entre fiction et réalité.
Un film, une introspection… et une échappée à vélo
« À bicyclette » n’est pas seulement un film sur un voyage, c’est une réflexion sur la quête de sens, la fuite et l’amour. Il m’a ramenée à mes propres attaches, à l’histoire de mon compagnon, et à l’importance de chaque dernier « je t’aime » que l’on prononce.
Et ce retour à vélo, en écho au film, a renforcé ce sentiment : l’histoire ne s’arrête jamais, elle continue à se construire, un coup de pédale après l’autre.
🚴 Et vous, avez-vous déjà ressenti ce lien fort entre une œuvre et votre propre histoire ? Je serais ravie d’échanger avec vous sur vos expériences cinématographiques marquantes !