Je rĂȘve dâune routine oĂč je pourrais aller voir un concert de temps en temps, sans avoir Ă regarder ma montre, sans devoir partir avant la derniĂšre chanson, sans avoir Ă jongler entre la fatigue, les pleurs ou les contraintes logistiques.
Il y a quelques mois, jâĂ©tais au concert de Shaka Ponk, bercĂ©e par lâĂ©nergie brute de la scĂšne.
Et plus rĂ©cemment, jâai assistĂ© Ă lâopĂ©ra AĂŻda de Verdi, dans un lieu aussi inattendu quâĂ©mouvant : le stade Saint-Symphorien, transformĂ© en scĂšne lyrique le temps dâune soirĂ©e.
Mais voilĂ . La vie de maman solo, ce nâest pas un opĂ©ra parfaitement cadencĂ©.
Et mes enfants â que jâaime profondĂ©ment â sont… trĂšs, trĂšs agitĂ©s.
Pas par caprice. Mais parce quâils ont faim de dĂ©couvrir, soif de comprendre, et une urgence de vivre qui fait trembler les murs.
đ¶ Une immersion depuis le berceau
Je les ai emmenés à mes répétitions de Gospel depuis la grossesse, puis aux concerts de ma chorale pendant leurs premiÚres années.
Ils ont fait partie du dĂ©cor sonore de mes engagements vocaux, mĂȘlĂ©s aux accords, aux Ă©chos dâĂ©glise et aux applaudissements.
Mais aujourdâhui, ils ont grandi. Et leur besoin de bouger, de parler, de toucher, dâexpĂ©rimenter⊠fait que ces sorties se font plus espacĂ©es.
đȘ Lâart, mĂȘme dans le chaos
Je les ai emmenĂ©s Ă la BAM, Ă lâArsenal, Ă lâAtelier des LumiĂšres Ă Paris.
Je les ai mĂȘme conduits parfois Ă des confĂ©rences pour adultes, leur expliquant :
âMaman doit travailler, mais je veux aussi te montrer ce que je fais quand je ne suis pas avec toi.â
Ils se sont ennuyés parfois. Ont chahuté souvent. Se sont émerveillés aussi.
đ„ Le cinĂ©ma : notre sas dâattention partagĂ©e
Curieusement, câest au cinĂ©ma quâils deviennent spectateurs.
LumiĂšres Ă©teintes, fauteuil moelleux, images qui dansentâŠ
Pendant ces instants, je découvre leurs visages fascinés, leurs mains immobiles, leurs questions murmurées.
Câest peut-ĂȘtre lĂ que tout commence.
đ± Une Ă©ducation artistique Ă hauteur dâenfance
Non, mes enfants ne restent pas sagement assis pendant une heure de récital.
Mais ils savent dĂ©jĂ que lâart existe, que les salles ont des rideaux rouges et des plafonds qui brillent.
Quâon y chuchote, quâon y applaudit, quâon y ressent.
Je ne cherche pas à les formater, mais à leur offrir une mémoire sensible, une empreinte discrÚte.
Parce que plus tard, je veux quâils sachent que la culture nâest pas un privilĂšge rĂ©servĂ© aux grands, mais un territoire quâon explore en famille, bruyamment parfois, mais pleinement.