Il mâa fallu deux ans.
Deux ans pour accepter que ce que jâavais imaginĂ© comme une famille unie ne se concrĂ©tiserait pas comme je lâespĂ©rais. Deux ans pour faire le deuil, non pas seulement dâune relation, mais dâun projet commun, dâun futur imaginĂ© Ă deux.
Pendant longtemps, je nâai pas su comment me projeter autrement. Tout tournait autour de mes enfants : leur sĂ©curitĂ©, leur rythme, leur Ă©quilibre. Je ne voulais pas leur imposer lâinstabilitĂ© dâune nouvelle histoire qui ne tiendrait peut-ĂȘtre pas.
âš Mâautoriser Ă revivre
Et puis, doucement, quelque chose sâest ouvert. Une envie de ressentir Ă nouveau, de plaire, dâĂȘtre vue autrement que comme une maman.
Jâai tentĂ© quelques rendez-vous. Jâai fait une premiĂšre tentative sĂ©rieuse, avec un homme qui me semblait bien, mais dont le quotidien ne collait pas au mien. Ce nâĂ©tait pas un Ă©chec. CâĂ©tait un essai, un moment pour reprendre confiance, pour constater que malgrĂ© mes kilos en trop, mes cheveux blancs et mes cernes de maman solo, jâĂ©tais encore dĂ©sirable. Encore vivante.
đ± Et les applis de rencontre dans tout ça ?
On ne va pas se mentir : je les ai testĂ©es. Jâai swipĂ©, jâai discutĂ©. Mais ce nâest pas moi.
Je viens dâune Ă©poque oĂč lâon se rencontrait au dĂ©tour dâun cafĂ©, dâune chorale, dâun Ă©vĂ©nement culturel. Jâai besoin de vibrer au contact rĂ©el, dâun regard, dâun Ă©change spontanĂ©. Pas dâun algorithme.
đ± Ce que jâai compris
Refaire sa vie quand on est maman, ce nâest pas juste chercher quelquâun qui nous plaise. Câest chercher quelquâun qui respecte notre rythme, notre vulnĂ©rabilitĂ©, notre force. Quelquâun qui ne vient pas remplacer, mais complĂ©ter.
Ce que je souhaite, aujourdâhui, ce nâest pas un conte de fĂ©es. Câest une relation adulte, douce, alignĂ©e. Et si je ne la trouve pas tout de suite, ce nâest pas grave. Parce que la premiĂšre relation que jâai reconstruite, câest celle avec moi-mĂȘme.